Ce voyage en images vous révèlera les multiples facettes d’un pays fascinant qui vit des moments troubles. Bonne visite!

Calendrier de l'exposition de photos

  • RÉGION DE MONTRÉAL
  • Télé-Québec 27 février au 9 mars 2007
  • Maison des réalisateurs 12 au 30 mars 2007
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  • RÉGION DE L'ESTRIE
  • Musée de la nature et des sciences 6 au 9 avril 2007
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  • RÉGION DE LA CAPITALE NATIONALE
  • Bibliothéque Gabrielle-Roy 14 au 26 avril
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  • RÉGION DE L'OUTAOUAIS
  • Maison de la culture en Outaouais 1 au 31 mai 2007
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  • RÉGION DE LA GASPÉSIE/ÎLLES-DE-LA-MADELEINE
  • Cégep de Carleton 3 au 21 septembre 2007
  • Cégep de Gaspé 1 au 20 octobre 2007
  • Cégep des Illes-de-la-Madeleine 29 octobre au 16 novembre 2007
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  • RÉGION DU SAGUENAY-LAC-SAINT-JEAN
  • Centre national d'expositions de Jonquière 24 novembre 2007 au 6 janvier 2008

15.2.07





En mai 2006, le cinéaste et photographe, Jean-Marc Duchesne et le journaliste Simon Thibault se sont rendus en Afghanistan pour réaliser un reportage pour Télé-Québec. Durant son séjour, Jean-Marc Duchesne a capté la réalité du pays à travers sa lentille. Il vous propose aujourd’hui une sélection de ses meilleurs clichés. Accompagnées des textes de Simon Thibault, ses photos illustrent les avancées réalisées, mais aussi les périls auxquels le peuple afghan est confronté.
Bonne visite!



Zubir, 10 ans, tire le fil de son cerf-volant avant de le faire virevolter. Comme plusieurs jeunes de son âge, il joue aux abords
d’une base militaire canadienne située près du centre-ville de Kandahar.

Avant l’invasion de l’Afghanistan par les États-Unis en octobre 2001, Kandahar était le fief des talibans. Adeptes d’un islam
radical, les talibans ont contrôlé jusqu’à 90 % du territoire afghan entre 1996 et 2001.



Le cerf-volant est un divertissement ancré dans la culture afghane. À Kaboul, les tournois annuels de cerfs-volants ont
toujours attiré des foules immenses. Cependant, ce passe-temps était interdit pendant le règne des talibans, car ils le jugeaient contraire à l’islam.



Malgré les difficultés, les Afghans restent un peuple chaleureux et hospitalier.



En plus de proscrire la pratique du cerf-volant, les talibans ne toléraient pas la musique et la danse, même lors des mariages. Ils interdisaient la télévision et le cinéma. Ils exigeaient aussi que les hommes se fassent pousser la barbe et que les femmes restent à la maison.



Peu après notre arrivée, un attentat suicide contre un convoi de troupes étrangères, où se trouvaient des militaires canadiens, a fait deux morts dans les environs de Kaboul, la capitale. Sous la force de l’impact, la voiture du kamikaze a été
complètement déchiquetée. Malgré la violence de l’explosion, aucun militaire étranger n’a été blessé.

Au moment de l’attaque, deux passants afghans marchaient par là avec un cheval. L’un a été tué sur le coup, l’autre a été blessé. Le kamikaze n’a pas survécu. La police a récupéré les corps peu après l’incident. Mais sur place, des morceaux de métal, d’os et de chair jonchaient toujours le sol, parfois à des dizaines de



Plusieurs officiels afghans affirment que les attentats suicide (un phénomène récent en Afghanistan) sont l’œuvre d’étrangers
entraînés à l’extérieur du pays, notamment au Pakistan. D’autres estiment que la multiplication des attentats révèle l’influence d’al-Qaida auprès des talibans.



La mort inattendue d’une bête de somme constitue une perte économique importante pour son propriétaire.



Nous sommes à bord d’un « G-Wagon ». Cette jeep blindée, fabriquée par la compagnie Mercedes-Benz, peut transporter
cinq soldats. L’armée canadienne l’utilise régulièrement dans ses patrouilles de reconnaissance en Afghanistan.
Le convoi de quatre véhicules se rend au village de Bala Karz (situé à une vingtaine de kilomètres au sud-est de la ville de
Kandahar) pour s’enquérir des besoins de la communauté, que ce soit en matière de sécurité, de santé ou d’accès à l’eau potable.



Un caporal de l’armée canadienne discute avec des enfants du village de Bala Karz. Environ 2500 militaires canadiens sont présents dans la province de Kandahar. Ils ont pour mission de rétablir l’ordre et de combattre les insurgés talibans. Ils tentent aussi de déterminer les besoins des populations afin d’y répondre le plus rapidement possible. Mais avec les combats qui font rage, la plupart des organisations humanitaires présentes dans le sud de l’Afghanistan ont plié bagage, ce qui retarde la reconstruction du pays.



Après quelques hésitations, les enfants du village de Bala Karz s’approchent du photographe, fascinés par l’objectif. Mais
derrière les sourires, les conditions de vie restent difficiles. À Bala Karz, comme dans la plupart des régions rurales de l’Afghanistan, il n’y a pas d’eau courante, ni d’électricité. Lors de notre passage, le chef du village s’est plaint de la piètre qualité de l’eau du puits.



« Alerte! Défense d’entrer! Si vous ne respectez pas cet avertissement, vous risquez la mort! » peut-on lire en pachto sur
ce panneau (le pachto est l’une des deux langues officielles du pays avec le Dari).

L’avertissement rappelle l’un des grands défis de l’Afghanistan : éliminer les millions de mines antipersonnel enfouies dans son sol. Bien que la tâche soit gigantesque, des avancées ont été réalisées. Avec le soutien de la communauté internationale,
dont celui du Canada, le gouvernement afghan espère réduire de 70 % la superficie de son territoire infestée par les mines et
autres engins explosifs d’ici 2010.



Une femme vêtue d’une burqa se promène dans un quartier pauvre de Kaboul. Le vêtement couvre son corps de la tête aux
pieds. Même son regard est caché derrière un petit grillage de mailles.

Les femmes afghanes qui revêtent la burqa le font avant de quitter leur domicile pour ne pas être vues par les hommes en
public.



Le port de la burka était obligatoire sous les talibans. Cependant, ce vêtement faisait déjà partie des mœurs du pays avant leur venue au pouvoir. Aujourd’hui encore, plus de cinq ans après la chute des talibans, la plupart des femmes musulmanes afghanes continuent de porter la burqa.



Le port de la burqa est souvent dicté par la pression sociale. Des femmes que nous avons interviewées ont affirmé que ce
vêtement traditionnel leur est imposé par la communauté où elles vivent. Malgré les mentalités parfois tenaces, des changements s’opèrent dans le pays.

En septembre 2005, lors des premières élections législatives depuis 36 ans, les femmes afghanes ont obtenu plus du quart des sièges à la Wolesi Jirga (Chambre basse du Parlement) grâce à un système établi pour favoriser leur participation à la vie politique. Un ministère de la condition féminine a aussi été créé.



Cette jeune fille qui regarde avec curiosité le photographe fréquente l’école primaire Aino, au centre-ville de Kandahar.
Cette image aurait été impensable il y a quelques années à peine, alors que les talibans contrôlaient la presque totalité du pays. Sous leur règne, l’éducation des filles était interdite.



Selon la Banque mondiale, près de deux millions de jeunes filles ont été inscrites aux études depuis la chute des talibans
en 2001. S’il s’agit d’un progrès spectaculaire, cette avancée est aujourd’hui menacée. Dans le sud du pays, la rébellion
des talibans perdure. Et avec elle, le chaos s’installe.

Dans les campagnes, les insurgés brûlent des écoles et assassinent des instituteurs « coupables » d’enseigner à de jeunes filles.



L’Afghanistan est le plus important bénéficiaire de l’aide canadienne. De 2001 à 2011, on estime que le Canada aura investi près d’un milliard de dollars pour la reconstruction de l’Afghanistan.

Dans les nombreux projets mis en œuvre, une attention spéciale est portée aux initiatives promouvant l’égalité des sexes.
L’ACDI, par exemple, investira 14,5 millions de dollars jusqu’en 2010 pour aménager 4000 écoles et former 4000 nouvelles
enseignantes afin de favoriser la scolarisation des filles. Cent vingt mille élèves bénéficieront de cette initiative.



Des adolescentes coiffées d’un hijab étudient l’anglais dans une salle de l’Institut Shirzai à Kandahar. Sur les dossiers des
chaises en bois, on aperçoit des burqas bleues. Les étudiantes les revêtiront avant de quitter la classe. Créé en 2002, l’Institut Shirzai est financé par le gouvernement afghan. Il accueille 1900 élèves, dont 380 filles. On y enseigne l’anglais et l’informatique.



Dans le sud du pays, les talibans continuent de menacer les enseignants et les directeurs d’école qui permettent aux jeunes
filles d’étudier.



À la suite de notre séjour à Kandahar, nous voyageons vers la province du Badakhshan, dans le nord-est du pays. Après
plusieurs heures de route, nous faisons escale à Ishkashim, un village à deux pas de la frontière du Tadjikistan. Au loin, on
aperçoit les montagnes enneigées du Pamir. Ses sommets les plus élevés dépassent sept mille mètres.



Comme c’est le cas de plusieurs régions isolées de l’Afghanistan, la province du Badakhshan est négligée par le pouvoir central. Les infrastructures sont déficientes et il y a peu d’emplois.



Fleur magnifique aux couleurs violacées, le pavot tapisse les champs de l’Afghanistan au printemps. La culture du pavot est
très prisée pour son produit dérivé : l’opium, une drogue qui peut être transformée en héroïne.

Pour un bon nombre de paysans afghans vivant dans la pauvreté, la tentation de cultiver le pavot à opium est grande. Bien qu’elle soit illégale et qu’elle comporte des risques, la culture du pavot rapporte beaucoup plus que les cultures traditionnelles comme le blé.

Le pavot à opium est cultivé dans 28 des 34 provinces de ’Afghanistan.



La récolte d’opium s’effectue au printemps. À l’aide d’un couteau, les paysans incisent les capsules de pavot (comme celle sur laquelle trône notre oiseau!) qui sont devenues mûres.

Chaque incision laisse s’écouler une sève blanchâtre qui se coagule au soleil. Cette gomme, l’opium, les paysans la récoltent
et la vendent aux trafiquants qui la transforment en héroïne. La drogue est ensuite acheminée clandestinement vers les marchés européens et nord-américains.

En 2006, 6100 tonnes d’opium ont été récoltées en Afghanistan. Un record. Selon l’ONU, cette production compte pour plus de 90 % de l’offre mondiale.



À l’image de cet homme, plusieurs Afghans voyagent d’une région à l’autre à la recherche d’un emploi. Mais avec une
économie exsangue, les possibilités de travail sont réduites. Par conséquent, bon nombre de travailleurs migrants finissent par gagner leur vie dans les champs de pavot.

Le gouvernement afghan et la communauté internationale tentent de trouver une solution au problème. Dans la province
de Kandahar, l’ACDI va investir 18 millions de dollars jusqu’en 2009 pour encourager les paysans à délaisser le pavot au profit d’autres cultures.



Dans sa petite maison de pierres enfumée et pleine de mouches, Mohammad Nazarback prend l’une de ses trois doses
quotidiennes d’opium.



La consommation d’opium et d’héroïne ne fait pas que des victimes en Occident. Dans le village de Fitur, où vit Mohammad, plus de 100 personnes sur une population de 600 ont développé une dépendance à l’opium.



Jadis l’homme le plus riche de Fitur, Amir Bek, soixante-deux ans, a tout perdu en raison de sa dépendance à l’opium. Dans
la province du Badakhshan, la consommation d’opium est un sérieux problème. Heureusement, la situation dans le reste du
pays n’est pas aussi dramatique. Sur une population de 31 millions d’habitants, on estime qu’il y a environ 200,000 consommateurs d’opium et d’héroïne, une faible minorité.



Lalabegum, 35 ans, et sa fille Bibimoh, 3 ans, sont en cure de désintoxication au Centre Omid, qui signifie « espoir » en Dari,
l’une des deux langues officielles. Le centre est un projet-pilote de la Fondation Aga Khan. Financé en partie par des fonds canadiens, le projet vise à soutenir les efforts des habitants du village de Fitur pour vaincre leur dépendance à l’opium.



Un couple traverse une rivière sur un pont suspendu dans la province du Badakhshan. Lors de la fonte des neiges dans les
montagnes au printemps, le volume des rivières se gonfle et emporte parfois les ponts.



Cet aîné à l’âge vénérable dépasse, et de loin, l’espérance de vie qui est de seulement 43 ans en Afghanistan.



L’avenir de l’Afghanistan est à l’image de ce ciel ombrageux au-dessus de Kaboul où percent quelques rayons de soleil.
Depuis la chute des talibans, des changements importants ont eu lieu. Des élections libres ont été tenues. Une constitution a été adoptée. Et les jeunes filles peuvent enfin étudier. Mais malgré ces éclaircies, plusieurs nuages pointent à l’horizon. Dans le sud du pays, l’insurrection des talibans se poursuit, la pauvreté perdure et le commerce de l’opium engendre une criminalité endémique. Plus que jamais, l’Afghanistan a besoin du concours de la communauté internationale pour restaurer la paix et assurer son développement.

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Kabul